HISTOIRE DE TERROT


 

Les modestes ateliers édifiés en 1887 par Charles Terrot sur l'emplacement actuel des usines (rue André-Colomban à Dijon) furent d'abord affectés à la construction de métiers circulaires à tricoter.

L'usine Terrot au début du siècle.

Trois ans plus tard, la fabrication de bicyclettes fut commencé. Elle n'a cessé qu'en 1970. L'extension de l'affaire se poursuit méthodiquement par la construction de nouveaux bâtiments et l'adjonction de nouvelles fabrications : en 1899 des quadricycles à moteur De Dion, en 1900 des voiturettes à deux places, en 1902 les motocyclettes et puis à nouveau des voitures à moteur Ballot de 1910 à 1914. Déjà avant la première guerre mondiale la marque était l'une des plus réputée.
A la fin de cette guerre la société est confisquée par l'Etat car suspectée de connivence avec l'ennemi. La belle-famille des Terrot est Allemande...
Repris en 1921, sous forme de société anonyme, par un groupe d'industriels qu'animait principalement M. Alfred Vurpillot (directeur général de 1921 à 1933), les établissements TERROT connurent une vie intense. Sous son administration ferme et clairvoyante, secondé dans la partie technique par son fils Jean, l'affaire se développa rapidement. En 1922 TERROT achète une licence aux propriétaires de MAGNAT-DEBON (Moser et Villard) qui vient de cesser toutes fabrications; afin d' utiliser son nom et son réseau.Dés 1928 TERROT prend la tête des constructeurs français de deux-roues.
En 1934 Edmont Padovani (futur père de la 125) rejoint Terrot comme pilote et metteur au point des modèles de compétition. Malheureusement les contre-coups du krach boursier de 1929 se font de plus en plus sentir et à partir de 1936 la forte montée des prix fait que la production chute malgré la diversification dans les voitures d'enfants (en 1934) et les side-cars (à partir de 1935). Les commandes pour l'armée à partir de 1934 (HSTA-HDA-RATT-VATT) et la participation à l'effort de guerre en 1939 fait repartir la production mais en 1940 l'usine occupée par les Allemands cesse toutes fabrications de deux-roues pour produire des groupes électrogènes Zündapp. En 1941 Padovani conçoit un prototype 100cc culbuté (MTRC) qui servira de base à la future 125cc. De 1940 à 1944 quelques machines seront assemblées pour les administrations à partir des stocks, principalement des RDA et RCMA.
En 1946, la production reprend doucement avec les principaux modèles d'avant guerre à peine retouchés. Il faut attendre 1947 pour voir apparaître la première 125, le type EP (appelée ainsi en l'honneur de son concepteur Edmont Padovani), cylindrée qui tiendra Terrot en vie tout au long des années cinquante. Hélas deux modèles (la 250cc OSSD et le scooter) à la conception bâclée après la mise à l' écart de Padovani, vont miner la réputation de la marque...

Vue aérienne de l'usine (30000m²).

1956 est l'année du réveil avec le retour de Padovani au commande du bureau d' études et la conception de nouveau modèles sérieux tel que la Tournoi ou la Fleuron. Mais il est trop tard et le faible prix des voitures d'occasion, la hausse des tarifs d' assurance et le renforcement du code de la route concernant les deux-roues aura raison de la moto en France et malgré l'apparition de nouveaux modèles parfaitement dans le coup (Ténor et Rallye) Terrot est absorbé par une filiale de Peugeot (INDENOR) en 1960. Des machines seront assemblées jusqu'en 1961 à partir des stocks chez Automoto (autre filiale de Peugeot) sous plusieurs marques du groupe Peugeot.